• ➤ Carl Gustave Jung, fils et petit fils de Francs-maçons, a-t-il subi des abus rituels traumatiques ?

    ➤ Carl Gustave Jung, fils et petit fils de Francs-maçons, a-t-il subi des abus rituels traumatiques ?Le culte du secret sur lequel repose la Franc-maçonnerie pose un problème, voir un danger pour elle-même, car il lui est impossible de certifier que ce genre de pratiques rituelles traumatiques initiatiques n'existent pas dans certaines arrières loges. Le cloisonnement stricte de cette hiérarchie pyramidale fait que les initiés progressent "à l'aveugle" dans cette vaste secte.

    Il y a quelques semaines, l'historienne d'art australienne Lynn Brunet m'informait de la publication de son dernier livre sur un des pères de la psychologie analytique : Carl Gustave Jung, et plus précisément sur son ouvrage mystique "The Red Book : Liber Novus" (Le Livre Rouge). Ce livre, écrit entre 1914 et 1930, mais publié pour la première fois en 2009, est considéré comme une des œuvres majeures de la psychologie. Jung y a consigné ses rêves et fantasmes durant une période de confrontation avec l'inconscient où il croyait littéralement devenir fou, dans une schizophrénie dira-t-il... Entre textes calligraphiés, images, peintures, mandalas et une richesse étonnante de personnages imaginaires et de mythologie, le Livre Rouge raconte l'histoire d'un homme qui doit retrouver son mythe et qui part à la recherche de son âme perdue (➤ "Récupération de l'âme et chamanisme")...

    La philosophe Françoise Bonardel parle du Livre Rouge en ces termes : "Ce que décrit Jung là, c'est un voyage initiatique... Cela lui tombe dessus, un beau jour il se met à avoir des visions, des sortes de révélations, il va voir apparaître des personnages qui lui parlent, etc... Il décrit ce voyage dans les profondeurs de l'inconscient avec des séquences extrêmement violentes ! Qui ressemblent à un scénario de mise à mort initiatique, en particulier lorsqu'il descend dans les profondeurs, manque de se noyer dans une espèce de lac de sang (...) Tout ça c'est vraiment une descente aux enfers, il traverse des épreuves... Si on lit ce Livre Rouge, on se dit : voilà l'exemple même d'un voyage initiatique et d'une initiation sauvage, effectuée par quelqu'un qui a réussit quand même grâce à son savoir d'analyste à garder le cap, à ne pas sombrer dans la folie (...) Voilà l'exemple même de l'initiation sauvage." (source)

    Dans son livre Answer to Jung : Making sense of the Red Book (2018), Lynn Brunet affirme que Le Livre Rouge de Jung contient de nombreuses références à la symbolique maçonnique des hauts degrés, principalement du Rite Écossais. Selon elle, Jung a également eu un certain nombre d'expériences troublantes durant son enfance...

    Lynn Brunet est elle-même fille de franc-maçon / rosicrucien et survivante d'inceste et d'abus rituels➤ Carl Gustave Jung, fils et petit fils de Francs-maçons, a-t-il subi des abus rituels traumatiques ? (lire son témoignage). Elle a travaillé à relier la symbolique maçonnique (rituels initiatiques) et les traumatismes, notamment au niveau psychique (voir lecture MK #8).

    Brunet note dans la préface de son livre : De part mes propres mémoires d'initiation dans l'enfance et mes recherches effectuées sur les abus rituels maçonniques, j'ai rapidement fait le parallèle entre les écrits de Jung et les épreuves initiatiques. Cela a ensuite été très révélateur lorsque j'ai lu Memories, Dreams, Reflections et découvert que son grand-père paternel était un Franc-maçon, vénérable maître de la loge bâloise (...) Cela soulève la possibilité que Jung puisse être une énième victime d'abus maçonniques. (...) Ma question dans cette étude est la suivante : Le Livre Rouge pourrait-il être un compte rendu détaillé d'une série de mémoires, quoique extrêmement confuses et déroutantes, sur les initiations subie durant l'enfance et que l'on retrouve dans les témoignages contemporains d'abus rituels ?

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    Dans une conférence intitulée "Carl Gustave Jung et la Franc-maçonnerie", le poète écrivain et éditeur Jean-Luc Maxence nous apprend que le père de Jung, modeste pasteur, était également franc-maçon...

    "Peut-on vraiment dire que Jung a été très influencé dès son plus jeune âge par la franc-maçonnerie, et qu'il aurait même établi les grands concepts de sa clinique, la psychologie des profondeurs, tout habité consciemment ou non des grands symboles de la maçonnerie ? Peut-on sans forcer le propos ni la pensée, ni la démarche maçonnique, comparer les deux - la pensée Jungienne et la démarche maçonnique - un peu comme on compare deux pistes parallèles qui se ressemblent beaucoup ? (...) Un chose est sûre historiquement, dès son plus jeune âge, enfant puis adolescent, Jung a été physiquement entouré de francs-maçons spéculatifs. Il y a l'influence de son grand-père, Karl Gustave Jung Senior (1794-1864), non seulement il appartenait stricto sensu à la Franc-maçonnerie, mais il appartenait surtout à la légende familiale qui prétendait qu'il était le fils naturel de Goethe, rien que cela... le poète maçon par excellence, l'auteur de Faust (...) Le grand-père de Jung fut même Grand Maître, quand à son père, comme chacun sait un médiocre pasteur, théologien plutôt passe partout, il était aussi franc-maçon besogneux, si j'ose dire..."

    Nous retrouvons là une forme de maçonnerie transgénérationnelle, où de père en fils, les générations qui se succèdent sont systématiquement intronisées en loge.... la question du passage des enfants dans les rituels traumatiques initiatiques reste posée (au niveau de la haute hiérarchie)... Existe-t-il des abus rituels maçonniques dont le but serait en quelque sorte d'initier l'enfant, c'est à dire créer chez lui une "illumination" lors de la dissociation ? Jusqu'où peut aller un initié pour recevoir la lumière... ou bien pour la donner à quelqu'un d'autre ? Pour initier un enfant par exemple ? Apprendre à souffrir et apprendre à faire souffrir fait-il partie des ténébreuses initiations ?...

    ➤ Carl Gustave Jung, fils et petit fils de Francs-maçons, a-t-il subi des abus rituels traumatiques ?Voici la quatrième de couverture du livre de Lynn Brunet :

    Le Livre Rouge est le récit de Jung sur une période de profonde introspection dans son inconscient lors d'un processus qu'il a appelé "l'imagination active", entrepris au milieu de sa vie. Answer to Jung: Making Sense of ‘The Red Book’ offre une lecture précise de ce texte magnifique et troublant ainsi que sur ses images fascinantes, et démontre que les fantasmes du Livre Rouge ne sont pas tout à fait originaux, mais que leurs intrigues, leurs personnages et leurs symboles sont remarquablement similaires à certains rituels des hauts degrés de la Franc-maçonnerie. Le livre fait valoir que ces fantasmes peuvent être les souvenirs d'une série d'épreuves initiatiques terrifiantes, éventuellement subies pendant l'enfance, à l'aide de versions altérées ou fallacieuses des rites maçonniques. Le livre compare ensuite ces scénarios initiatiques aux récits de rituels traumatiques rapportés depuis les années 1980. Il s'agit de la première étude complète du Livre Rouge à se concentrer sur les fantasmes eux-mêmes et à en fournir une explication extérieure.

    Sonu Shamdasani décrit le Livre Rouge comme un travail incomplet que Jung a laissé à la postérité telle une "bouteille à la mer" devant un jour arriver sur terre. Answer to Jung rapporte cette bouteille sur terre en fournissant une interprétation cohérente, mais troublante, de chacun des fantasmes et de leur imagerie symbolique.

     Le Dr James Randall Noblitt note dans son livre "Cult and Ritual Abuse" à propos de Jung et de son Livre Rouge :

    Durant la période où Carl Jung s'est engagé dans sa propre exploration intérieure, une "confrontation avec son subconscient", il a archivé ses pensées et son imagerie mentale dans une série de Livres Noirs, qui ont été assemblés par la suite pour former son Livre Rouge (ndlr: il ne manque plus qu'un Livre Blanc). Ce contenu n'a jamais été publié durant sa vie, il sera seulement partagé de manière confidentielle dans un groupe de gens sélectionnés. Ce remarquable volume a été gardé caché par la famille de Jung après sa mort, jusqu'à ce qu'il soit finalement publié en 2009.

    À la page 290 du Livre Rouge, se trouve une rubrique intitulée "The Sacrificial Murder" (le meurtre sacrificiel) se référant à un rituel où un enfant est tué. Dans cette scène, Jung se décrit lui-même en train de manger un morceau du foi de l'enfant après qu'on le lui ai ordonné. Jung reconnaît lui-même que dans cet acte horrible, il a lui aussi été sacrifié. Sa déclaration rejoint les témoignages contemporains d'abus rituels. Jung est-il lui-même un survivant d'abus rituels "initiatiques" ?

    ➤ Carl Gustave Jung, fils et petit fils de Francs-maçons, a-t-il subi des abus rituels traumatiques ?Sa propre autobiographie dépeint Jung, sa mère et sa cousine, Helena Preiswerk, comme ayant des expériences de dissociation de l'identité (...)  Selon Terry Melanson (Perfectibilists : The 18th century Bavarian Order of the Illuminati), un des ancêtres de Jung, Johann Sigmund Jung, était membre des Illuminés de Bavière.

    Lynn Brunet écrit que une des biographes de Jung, Claire Dunne, fait référence à la révélation qu'il a fait sur son viol étant enfant à Sigmund Freud, Dunne s'étant référée à cet épisode pour établir le titre de son livre "Jung : Wounded Healer of the Soul" (Jung : guérisseur blessé de l'âme) (...) La blessure de laquelle Jung semble avoir été guéri pourrait être bien plus profonde que le trauma d'un abus sexuel. (...) Les fréquentes expressions de douleur, souffrance, confusion et tourment dans le Livre Rouge suggère explicitement qu'il traite de la question du traumatisme et que l'interprétation de ses contenus symboliques aurait besoin d'incorporer la psychologie et la physiologie du trauma. Jung avait une bonne connaissance des concepts physiologiques de dissociation, d'amnésie et de traumatisme, tout comme le psychologue français Pierre Janet.

    Une forme abusive d'utilisation de la connaissance maçonnique est l'initiation des (très) jeunes, alors que la règle de toutes les grandes loges stipule que le candidat doit avoir dépassé l'âge de maturité, interdisant l'initiation à ceux qui n'ont pas l'âge (...) Des rapports d'abus rituels dans un contexte maçonnique ou utilisant du matériel ou insignes maçonniques apparaissent fréquemment dans la littérature. Mais rappelons ce qu'est la violence rituelle :

    ➤ Carl Gustave Jung, fils et petit fils de Francs-maçons, a-t-il subi des abus rituels traumatiques ?Une forme sévère d'abus sur adultes, adolescents ou enfants visant à traumatiser les victimes. Cela consiste en des violences physiques, sexuelles et psychologiques qui sont planifiées et systématiquement pratiquées sous forme de cérémonies. Ces cérémonies se passent généralement dans un contexte spirituel. Des symboles, activités ou rituels ayant une connotation magique ou surnaturelle sont utilisés. Le but est de rendre les victimes confuses, terrorisées, ainsi que de les endoctriner dans des croyances religieuses, spirituelles ou idéologiques (contrôle mental). La violence rituelle se limite rarement à un épisode, cela s'étend généralement sur une longue période de temps. (Becker 2008, p.237)

    Alors que l'existence de ces pratiques sur des enfants occidentaux a émergé seulement depuis le 20ème siècle, elles sont depuis longtemps connues des anthropologistes, historiens et érudits des religions comme faisant partie des divers rites initiatiques, cette forme extrême d'initiation des jeunes se retrouve dans plusieurs cultures (voir cet extrait du livre MK, mais aussi Psychodynamique des abus rituels de Lloyd DeMause)

    Jung lui-même se réfère au rôle des rites initiatiques de la puberté dans les sociétés tribales, pouvant traumatiser le jeune y étant soumis. Les rites de la circoncision chez les groupes aborigènes australiens est un des exemples qu'il donne dans son livre Man and His Symbols. Ici, recoupant les études de l'anthropologiste Mircéa Éliade, Jung affirme que le rituel démantèle l'identité mère-enfant, et, à travers un douloureux processus avec même la possibilité d'une mort, le garçon connaît une renaissance symbolique dans le clan ou la tribu, avec une nouvelle identité ou un nouveau statut.

    Extrait du livre MK (Chapitre 2 : Les racines des abus rituels traumatiques et du contrôle mental) :

    ➤ Carl Gustave Jung, fils et petit fils de Francs-maçons, a-t-il subi des abus rituels traumatiques ?En Papouasie-Nouvelle-Guinée, les rituels traumatiques visant à terroriser l'initié font partie intégrante des cultes locaux. Dans son livre "Ritual and Knowledge Among the Baktaman of New Guinea", Frederik Barth décrit comment un novice Baktaman qui était tellement terrifié par le déroulement de l'initiation s'en est littéralement déféqué dessus. Dans le livre "Rituals of Manhood: Male Initiation in Papua New Guniea", Gilbert Herdt rapporte que dans l'initiation Bimin-Kuskusmin, les novices sont totalement terrorisés par la cérémonies qui consiste à leur percer la cloison nasale et à brûler leur avant-bras. Cela crée de sérieux traumatismes et l'auteur rapporte que des signes de profonds chocs psychologiques ont été observés chez plusieurs individus étant passés par cette initiation.

    Dans son analyse sur l'initiation Orokaiva des Papous, dans le livre "Exchange in the Social Structure of the Orokaiva", Erik Schwimmer écrit qu'une des fonctions de ces rites est de provoquer "une terreur absolue et durable chez le candidat". Tous les ethnographes qui ont étudié les Orokaiva ont souligné la nature particulièrement terrifiante de la cérémonie embahi. Plusieurs auteurs ont rapporté qu'une véritable panique était volontairement induite chez les jeunes candidats à l'initiation, mais ils décrivent aussi l'angoisse des parents qui assistent aux souffrances des enfants. Dans "The Concept of the Person and the Ritual Sytem; An Orokaiva View", André Iteanu écrit même qu'il existe toujours un risque pour que l'enfant ne survive pas aux épreuves de l'initiation.

    Dans son livre "Prey into Hunter: The Politics of Religious Experience", Maurice Bloch fait une analyse de la cérémonie embahi avec son caractère sacré et transcendantal. Selon Bloch, l'effet le plus important de cette cérémonie est que l'initié est symboliquement tué, ou plus exactement que sa vitalité est neutralisée, c'est alors qu'il devient un être purement transcendantal (très probablement un état dissociatif). Suite à cette initiation l'enfant devient sacré, il s'agit donc de conquérir sa vitalité et de la mettre sous un certain contrôle. Pour cela, l'enfant est symboliquement tué afin de le transformer, de transcender sa personne pour qu'il devienne lui-même un tueur et non plus une victime.

    Nous avons ici une description qui peut correspondre aux abus rituels sataniques "modernes" avec le contrôle mental qui en découle. Ce sont des rituels initiatiques traumatiques qui visent à sacraliser l'enfant grâce à de profonds états dissociatifs et à une renaissance en tant qu'enfant "Monarch"; en faire un tueur plutôt qu'une victime, un membre à part entière du culte luciférien / satanique.

    Extrait du livre "Answer to Jung : Making Sense of 'The Red Book'" :

    L’historien des religions Mircea Eliade, soutient que les initiations des sociétés secrètes sont remarquablement similaires à celles des rites archaïques de passage à la puberté (Rites and Symbols of Initiation: The Mysteries of Birth and Rebirth, p.72.73, Mircea Eliade 1995).

    Les épreuves que subissent les novices sont conçues pour provoquer de fortes émotions telles que la peur, la terreur, la colère et la rage afin de faciliter un état de tabula rasa (remise à zéro) où le novice expérimente alors l’éclatement et la désintégration de sa personnalité pour enfin mourir à son enfance. Il apparaît alors, suite à cette épreuve, comme un être « nouveau-né ».

    Jung intitule ce passage le « Fractionnement de l’Esprit » (Splitting of the Spirit), y reconnaissant l’impact profond de ces terreurs sur sa propre psyché. Il voit son « âme » comme étant l’agent actif de ce processus le conduisant dans cette obscurité. Il dit avoir voulu étrangler son âme pour l’avoir amené à cet état de quasi-folie. Néanmoins, il aspire à en retirer un enseignement. Malgré sa rage et le sentiment d’être profondément fractionné/divisé, le désir le plus profond de Jung est d’affronter la pire de ces expériences afin qu’il puisse y donner du sens et en guérir.

    POUR ALLER PLUS LOIN :

    Franc-maçonnerie et Schizophrénie  Dr Jekyll & Mr Hyde

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  • Commentaires

    1
    Storm
    Samedi 4 Mai 2019 à 23:20

    Très intéressant. Les écrits de Jung donnent littéralement l'impression d'accéder à une autre dimension, celle de l'inconscient.

    Mais bon, c'est aussi le propre du type intuitif selon ses propres critères.

    2
    DOMIDOMINO
    Dimanche 5 Mai 2019 à 02:16

    Ci-dessous un article tiré de la parution "l'Edifice" issu d'une loge non communiquée, qui répondra certainement à plusieurs points soulevés par M. Alexandre LEBRETON.  Bonne lecture

    La psychologie jungienne et les symboles maçonniques

    Je n’ai pas l'ambition de présenter une théorie psychanalytique, cette compétence revient à des personnes formées à cette approche et cette pratique. Je viens simplement exposer quelques références alchimiques de la psychologie jungienne qui seulement avoir un lien avec l'approche symbolique pratiquée en Franc-maçonnerie.

    La source principale de mon exposé soit il l'ouvrage de J.-L. Maxence, intitulé Jung est l’avenir de la Franc-Maçonnerie, et le livre rouge de Jung. Bien entendu, mon exposé est incomplet, maladroit et insuffisant pour les personnes qui se passionnent dans la recherche de ce que nous sommes tous.

    I Introduction

    Né en1875, au bord du lac de Constance, C.G. Jung accomplit ses premiers pas dans un milieu passionné par les phénomènes religieux. Une de ses biographes insiste plus sur le rôle de son grand-père que sur de celui de ses parents. Le grand-père C. G. Jung senior (1794-1864) serait le fils naturel de Johann Wolfgang von Goethe (1749-1832) et il fut Grand-Maître de la Grande Loge suisse Alpina de 1850 à 1856. Plus tard, un oncle de C. G. Jung, Ernest Jung, devint à son tour Grand Maître de la GLSA de 1884-1890.

    Jung fait représenter un certain nombre « d'outils et de symboles maçonniques et alchimiques » dans la fameuse tour de Bollingen.

    Du côté du grand-père maternel, on sait que le Révérend Samuel Preiswerk, chef du clergé protestant de Bâle avait la réputation de s’entretenir avec les esprits des morts. Quant au père de Jung, Johann Paul Achille, théologien médiocre, il connaît bien les milieux des alchimistes et la mythologie mais sans vraiment trouver les mots pour en expliquer l’histoire et la symbolique.

    On sait que Jung observa ce père plutôt désabusé ayant peut-être perdu son enthousiasme de pasteur. Il dit :

    J’aurais voulu venir à son secours, mais je ne savais pas comment m’y prendre. Son père est mort en 1896.

    On dispose probablement ici d’une confidence précise et précieuse. Aujourd’hui on pourrait soutenir l’idée que Jung s’inspirant de l’histoire, de la symbolique et de l'origine des outils utilisés en Franc-Maçonnerie tente sa vie durant d’ouvrir une voie analytique pour venir apporter un peu de lumière en proposant une régénération inventant du même coup une psychologie analytique.

    Jung à 25 ans ; il défend sa thèse en médecine intitulée : De la psychologie et de la pathologie des phénomènes dit occultes. Il commence ainsi une série impressionnante d’ouvrages. Au cours de ses études Jung semble pour ses camarades absorbé par ses découvertes intérieures ; en effet, l’archéologie, l’alchimie, les philosophies occultes deviennent ses domaines d’étude. Jung rapproche la psychologie et la Franc-Maçonnerie puisqu’il y a convergence entre l’aventure initiatique en loge et le processus d’individuation dans l’approche analytique. Il est le témoin d’une réalisation intérieure dont sa méthode psychologique et son œuvre sont les fruits. Cette aventure fait rentrer dans le domaine scientifique l’antique quête du Graal et l'audacieuse descente aux enfers de Faust.

    Jung proposerait non pas une doctrine mais une voie associant la reconnaissance d’un inconscient collectif en quête d’un Moi sacré à travers une psychologie qu’il fonde et la symbolique.

    La voie de C. G. Jung s’apparenterait à la refondation d’un Temple ouvert. Dans ce Temple les rituels deviennent intégrateurs et nous familiarisent avec l’inconnu qu’il soit religieux, coutumier, racial, mythique.

    Jung explorateur du dedans dit « Si tu veux arriver où tu ne sais pas, il te faut passer par où tu ne sais pas ». Sa vision est purement dynamique. Deux concepts la résument : le devenir (Werden) et la transformation (Wandlung). L’homme est l’aboutissement de l'évolution des espèces.

    Posons la question autrement, Jung aurait-il été entraîné au-delà de ses propres découvertes ? Ne dit-il pas « lorsque l’esprit entreprend l’exploration d’un symbole, il est amené à des idées qui se situent au-delà de ce que notre raison peut saisir ». Pour établir les bases de sa psychologie, donc pour mieux la comprendre, il importe de savoir que Jung « scrute les symboles collectifs et les représentations collectives religieuses » puisées dans l’univers des rêves.

    Citation

    Religion : Si un théologien croît vraiment en Dieu, à quel titre peut-il affirmer que Dieu est incapable de s’exprimer par le truchement des rêves ?

    Analyse : Les rêves sont le champ d’exploration le plus aisément et le plus fréquemment accessible pour qui veut étudier la faculté de symbolisation de l’homme.

    J’aime cette image donnée par Jung lui-même, il existe auprès de la petite psychothérapie qui tend au traitement d’un symptôme (obsession, inhibition, etc…) avec le travail analytique de Freund.

    Il existe une grande psychothérapie, une analyse jungienne qui ne vise pas moins que l’épanouissement spirituel de la personnalité.

    L’échelle de Jacob, beau symbole pour parler de l’ascension et de l’initiation offre aux initiés une vision du monde, une idée des voyages et une notion de l’approche analytique jungienne proposée aux analysants et aux analysés.

    Par l’association des mots, l’analyse induit le patient à une remise en cause généralisée de ses choix, de ses idéaux, de ses valeurs. (…) Il est impossible d’expliquer ce qui se produit en cours d'’analyse par le seul effet de la parole, de l’association des mots et de leur interprétation. Mais à quoi bon le savoir. Non seulement c’est inutile, mais un tel savoir est nuisible à ceux qui demandent assistance à l’analyse. Informés, ils croient qu’ils ont tout compris alors qu’il ne s’agit pas de comprendre, mais de verbaliser. La théorie n’a jamais délivré personne de ses angoisses ni de ses névroses. (…) C’est quand on ne peut plus négocier avec soi-même, quand on souffre, qu’il ne reste plus qu’à s’étendre sur le divan en sachant que l’on y perd pour toujours son innocence vis-à-vis des pourquoi de ses propres conduites, y compris celles qui ont belle apparence.

    Jung ose parler de l’âme, de son approche, de sa reconnaissance qui sans doute oriente la démarche du cherchant dans le labyrinthe du monde conscient et inconscient ; tout comme en Franc-Maçonnerie, grâce à ses Frères, l’initié découvre le cheminement d’une existence liée aux autres, aux outils en un mot aux résurrections symboliques.

    1BIS les remarques sur un être démon

    Son enfance est marquée par une peur irrationnelle des églises et des curés en soutane, consécutive à une chute dans une église au cours de laquelle il s'était blessé au menton. Assimilant sa blessure à une punition pour sa curiosité, il amalgame ce souvenir négatif à « une peur secrète du sang, des chutes et des Jésuites » dit-il dans Ma vie. Souvenirs, rêves et pensées.

    Son attitude renfermée lui vaut d'être stigmatisé comme un « monstre asocial » (Le rêve dit du « phallus » notamment, première confrontation pour lui avec le complexe du Soi.

    Un rêve récurrent témoigne alors de sa relation au religieux : il voit souvent Dieu déféquer sur une église. Cette image le marque à vie et explique, selon lui, s la recherche d'une spiritualité fondée avant tout sur l'homme dans son entier.

    Son enfance est marquée par une peur irrationnelle des églises et des curés en soutane, consécutive à une chute dans une église au cours de laquelle il s'était blessé au menton. Assimilant sa blessure à une punition pour sa curiosité, il amalgame ce souvenir négatif à « une peur secrète du sang, des chutes et des Jésuites » dit-il dans Ma vie. Souvenirs, rêves et pensées D 5, il décide, « par opportunisme » dit-il, de s'orienter vers la médecine. Il contracte alors un accord avec son oncle Ernst Jung, par lequel celui-ci lui prête de l'argent à intervalles réguliers jusqu'à l'obtention de son diplôme.

    Une de ses maîtresses du divan au lit est Sabina, hospitalisée pour des crises d'hystérie. Leur liaison est à son apogée, vers 1908–1909, elle a été pour moi mon cas psychanalytique d'apprentissage, Schwyzer y voit le soleil comme un astre sexué, possédant un phallus dont le mouvement érotique produit le vent.

    Le succès de son psycho-galvanomètre le conduit à accepter également le poste d'expert-psychiatre.

    Une supplique de Freud lui demande : « Promettez-moi de ne jamais abandonner la théorie sexuelle ! ». Mais il révèle également un de ses rêves à Freud que ce dernier interprète comme antisémite.

    La méthode dite circulaire de Jung, qui revient sans cesse sur ses écrits antérieurs, dérange également Freud.

    En secret, il rédige spontanément (en trois nuits), dans un événement extatique, Les Sept sermons aux morts, son écrit le plus mystique dans lequel il se perçoit sous les traits du gnostique Basilide.

    Sur le gnosticisme, Il y narre notamment la confrontation avec trois personnages est ce les trois mauvais compagnons.

    II Le voyage intérieur

    Puisant dans le savoir alchimique, (on parle de 10 ans de recherche) et son langage ancestral, Jung suppose que la psychologie analytique tout comme le processus franc-maçonnique constituent une avancée vers la connaissance. Mieux, Jung éclaire le monde de l’inconscient un peu comme l’œil situé derrière la Vénérable ; cet œil symbolise à la fois le Soleil d’où émane la vie et la lumière, le principe créateur et enfin, le divin ou le Grand Architecte de l’Univers.

    Pour Jung, les contenus de l’inconscient collectif, ses modes de manifestations sont les archétypes. Ils sont des virtualités formatrices qui modèlent la matière fournie par le flux de l’énergie psychique. Ce sont des purs dynamismes qui se présentent sous des formes extrêmement variées appelés images archétypiques.

    Démarche symbolique pour l’initié, dynamisation du Soi, ainsi commence le voyage intérieur guidant vers une conscience nouvelle. En un mot, individuation comme initiation maçonnique suivent une sorte de programme graduel avec des étapes, des outils, des rituels, des exercices, une méthode globale suivant des concepts précis à élucider, pas à pas, en chacun de nous.

    Dans l’aventure maçonnique, l’union entre la Terre et le Ciel remonte peut-être aux quêtes ésotériques, dans l’invention jungienne on parlera de prise de conscience de comportements pulsionnels, de sentiment de construction de soi, de déblocages relationnels, d’ouverture de « cadenas intérieurs ». Chacun connaît ces termes liés à des états d’âme conflictuels ou non. Jung parle de la construction de son Soi ou de la réalisation de soi-même. Il s’agit du concept d’individuation. L’individu en quête de Soi ne pas rejoint-il le travail maçonnique ? L’individuation, la motivation analytique personnelle rejoint le travail de l’être humain, cet apprenti taillant sa pierre. En 1950, à 70 ans, Jung sculpta une pierre cubique et y grava le texte suivant :

    Voici la pierre d’humble apparence. En ce qui concerne sa valeur, elle est bon marché. Les imbéciles la méprisent. Mais ceux qui savent ne l’en aiment que mieux. Sa pierre et le livre rouge sont pour la prospérité.

    En Franc-maçonnerie, nous avons appris que la pierre est cachée en chacun de nous. Et pourtant ce n’est point la matière qui signifie l’être suprême, c’est l’esprit qu’elle induit. Se prosterner devant une pierre comme signe de la Divinité participe à la démarche mystique. Dans cette démarche que l’on pourrait appelée accouchement de soi-même Jung devient guide spirituel, d’autres affirmeraient maçon sans tablier, à chacun de répondre.

    En 1928, en lisant Le Mystère de la fleur d’or, Jung se décide de parler d’individuation et aborde la question de l’immortalité, démarche alchimique par excellence. En psychologie analytique, le décryptage de figures archétypiques, le repérage des attitudes projectives, le renforcement de l’indépendance constituent les éléments d’une autonomie personnelle. Cette individuation salvatrice par l’intermédiaire d’outils symboliques maçonniques ou selon le cheminement d’une vision jungienne suscite la rencontre ou l’éveil de soi-même ou l’accueil de la Lumière pour utiliser un terme maçonnique.

    Œuvrer toute sa vie à décrypter les archétypes du monde, mettre à portée de tous ses propres investigations, voilà l’entreprise épanouissante pour chacun menée par Jung. Est-elle identique à la démarche maçonnique ? Suit-elle dans une autre langue, celle de la psychologie des profondeurs, utilise-t-elle les mots de la Fraternité active, voilà qui nous ramène à notre sujet.

    III La filiation

    Chacun de vous se souvient que le Rite Ecossais Ancien et Accepté, (REAA) parle de cette lumière éclairant « l’esprit humain que lorsque rien ne s’oppose à son rayonnement ».

    Le travail de reconquête de son propre moi exige la mise en place d’un processus ; celui-ci passe par une parole libératrice, la formulation du langage de l’inconscient acheminant petit à petit la personne à une transformation par de nouveaux liens relationnels avec la société et le milieu qu’elle choisi d’adopter.

    Initiation maçonnique et psychanalyse jungienne voici deux démarches qui visent à la conquête de sa richesse intérieure et à un épanouissement. Le concept de persona, renvoie au travail d’identité que chaque personne accomplit dès son plus jeune âge. Ici Jung face à son père, se mesure à son grand-père et face à l’image d’un Goethe symbolique se confronte à S. Freud.

    Ce travail accompli par Jung lui permet de décrire les fonctions que peuvent jouer les rôles de la persona pour grandir par délivrances successives vers une plus grande autonomie. La mort de son père coïncide avec le choix de la psychiatrie. Il écrit : en un éclair, comme par une illumination, j’avais compris qu’il ne pouvait y avoir pour moi d’autre but que la psychiatrie. Par cette orientation, très tôt, Jung refuse la non-dualité, il admet être un rêveur sans complexe et un pragmatique rigoureux. En cherchant, en étudiant, en scrutant les racines de la conscience, le contenu de travaux alchimiques, l’histoire des personnages bibliques, il rassemble ce qui est épars et opposé.

    Pour lui : l’archétype répond à une tendance instinctive aussi marquée que l'impulsion qui pousse l’oiseau à construire un nid et les fourmis à s’organiser en colonie. Cette ouverture d’esprit lui apporte la notion centrale du processus d’individuation, concept forgé à partir de son histoire personnelle.

    Jung écrit en 1934, ce que l’on appelle exploration de l’inconscient dévoile en fait et en vérité l’antique et intemporelle voie initiatique.

    Jung dit : J’ai très fortement le sentiment d’être sous influence de choses et de problèmes qui furent laissés incomplets et sans réponse par mes parents, mes grands-parents, et mes autres ancêtres.

    Peut-on parler, à ce propos de l’esprit maçonnique ?

    Né dans un environnement familier des symboles, il en devint après une quête passionnée, un expert mondial. La symbolique maçonnique a-t-elle inspiré profondément Jung ? Son concept propre à sa psychologie des profondeurs à savoir le processus d’individuation, provient sans doute en legs royal d’un grand nombre d’outils maçonniques qu’il transpose afin d’explorer les profondeurs de la psyché.

    A partir de l’étude des traités alchimiques et de la lecture des œuvres de chercheurs parmi lesquels Bacon, Saint Thomas D’Aquin, Isaac Newton, Jung comprend qu’il existe une « concordance entre les images de l’alchimie et celles de l’inconscient de l’homme moderne ». Dans cette avancée la démonstration de l’existence des archétypes et de l’inconscient collectif va suivre. Mircea Eliade, Henry Corbin, ont longuement évoqué cette patiente initiation destinée à transformer la condition humaine. Ici l’or de la recherche alchimique, c’est l’immortalité ou la spiritualisation du corps. L’Alchimie une des voies de l’ésotérisme deviendra le fil d’Ariane des recherches de Jung. Dès 1928, Jung concentre ses recherches sur l’alchimie et ses représentations pour fonder plusieurs éléments de la psychologie des profondeurs fondateurs de l’inconscient collectif. L’étude et l’observation des mythes et des contes, de la littérature universelle permet de signaler leur existence partout et toujours.

    A Paris, JUNG se perfectionne et suit les cors au Collège de France, puis se tend en Angleterre. De retour en Suisse, il épouse Emma Rauschenbach. De cette union naîtront 5 enfants. A Zürich, Jung, chef de clinique de 1905 à 1909 travaille sur les associations de mots sous l’impulsion du professeur Eugen Bleuler.

    Dès 1909, il se fait construire une pittoresque demeure, il s’agit de la fameuse tour de Bollingen. Un de ses biographes signale que dans cette tour, Jung fait représenter un certain nombre d’outils et symboles alchimiques ; là commence son activité professionnelle, il reçoit une clientèle privée. La question de la religion, objet d’étude privilégié intéresse à cette époque Jung et son confrère aîné de 17 ans, Sigmund Freud.

    Rendons hommage à Sigmund Freud et à son courage qui dès 1900 publie des ouvrages, notamment L’interprétation des rêves qui bouleversent les connaissances acquises alors en psychologie et qui observe les travaux de Jung comme une continuité exploratoire de ses propres études.

    Prenons le seul exemple, celui de la libido. Freud définit ce concept en parlant d’une pulsion sexuelle, Jung décrit une énergie psychique capitale, une force vitale.

    Durant sept ans, leur relation passera de la fascination instaurant une relation maître-disciple à une scission théorique instaurant deux mouvements psychanalytiques. Freud lui demande de ne pas abandonner la théorie sexuelle. Il lui somme d’en établir un bastion inébranlable, un dogme. Jung le scientifique de l’alchimie inconsciente accepte l’hypothèse provisoire et réfute l’article de foi éternellement valable. Par cette attitude n’adopte-t-il un comportement maçonnique ouvert aux remises en question ?

    Encore une fois on aperçoit dans la pensée de Jung, plusieurs âges au cours de l’existence, cette idée fait peut-être référence aux grades de la maçonnerie.

    Jung dans Les racines de la conscience, parle du travail accompli par les Frères : Si l’explication avec l’ombre est l’œuvre de l’apprenti et du compagnon, l’explication avec l’anima est l’œuvre du maître.

    Définition

    L’ombre : caractéristiques peu flatteuses ou déplaisantes de la personne, les façons de se comporter, de s’exprimer ou de penser que la personne n’aime pas reconnaître en elle-même. Ces caractéristiques semblent échapper à la volonté consciente de la personne. Une analyse permet de prendre conscience de cette façon dont agit l’inconscient.

    L’anima et l’animus

    Jung reliant symbolique universelle et démarche initiatique jette un pont entre psychologie analytique et Franc-maçonnerie ?

    La maçonnerie à l’éclairage jungien construirait-elle son avenir puisque l’homme contemporain entreprend de plus en plus l’étude des symboles et leurs significations. Selon Jung la vie comporte 9 étapes : la naissance, l’enfance, le passage à l’adolescence, le lever de la maturité, le temps du milieu de la vie, la maturité, le passage vers la fin de la vie, la vieillesse, la mort.

    En construisant une tour comme lorsqu’il était gosse, Jung accomplit un rite. En satisfaisant un besoin de ritualisation, en usant de pierres comme véhicules symboliques, Jung semble reconnaître selon J.-L. Maxence, une dette de reconnaissance à l’égard de son « héritage maçonnique ». Sculptures, constructions deviennent rite d’entrée, ou socle de sanctuaire, vers de nouvelles découvertes marquant les étapes de son individuation, de sa posture individuelle, de son assise psychologique. Le silex transformerait la pierre comme outil travaillant l’inconscient un peu comme la franc-maçonne et le franc-maçon, sur le chemin de son initiation. Jung frappe la pierre, dessine les armoiries de sa famille, interroge les traités d’alchimie, force les portes de sa loge, de son inconscient, de son soi, interroge les religions.

    Jung transpose la symbolique maçonnique dans le champ de l’analyse de l’âme humaine et donne aux études consacrées à l’être humain une approche maçonnique, une pédagogie adaptée aux étapes du développement de la personnalité.

    V Les symboles, voie de l’initiation

    Tout symbole est dynamique et permet de passer d’un sens à un autre, mu par un élan, une sorte de ricochet du raisonnement et de l’imaginaire. La démarche initiatique de type maçonnique et la psychologie des profondeurs livrent un même combat et raisonnent l’une comme l’autre par analogie. = L’histoire de l’âme humain dévoile ses mystères et a recours aux symboles ; on connaît les fonctions de l’animus et de l’anima, du soleil, de la lune, de l’ombre, de l’alter ego, du double, concepts à caractère mythologique permettant d’apporter une explication dynamique.

    [La lune symbole de transformation et de croissance, l’ombre, image même des choses fugitives, changeantes, l’anima exerce une formation médiatrice entre le moi et le soi, ce dernier constituant le noyau de la psyché. Pour Jung l’anima comporte plusieurs stades de développement].

    « En maçonnerie évoluer en travaillant sur les outils symboliques, en passant progressivement de l’équerre au compas sans oublier la règle, le fil à plomb, le niveau et parfois même la hache qui fend et le maillet qui stimule ou écrase, c’est toujours se réconcilier avec soi-même, se rassembler, décanter sa personne véritable pour mieux engager son éclosion, selon une méthode de progression particulière ».

    Chacun de ces outils renvoie à une signification symbolique, le compas, la juste mesure, l’équerre, concilie les contraires et est à l’image de ce que doit être le discours d’un(e) initié(e), parfaitement ordonné. La guérison de l’âme passe fréquemment par l’acceptation et l’appréhension intelligentes de l’ombre. Apprivoiser par une approche progressive la terre inconnue de son propre inconscient !

    Jung explique que parmi ses patients ayant passé 35 ans, plus d’un s’interroge quant à la religion et aucun n’est guéri tant qu’il n’a pas trouvé une attitude religieuse, ce qui n’a d’évidence rien à voir avec une confession ou l’appartenance à une Eglise. Jung insiste sur cette totalité psychique cohérente puisque « toute religion dit quelque chose de la nature cachée de l’homme et tend à dévoiler son fond ultime ». En écho s’impose le concept maçonnique du Grand Architecte de l’Univers incluant la symbolique du Soi et l’idée de transcendance. Loin d’apporter une preuve de l’existence de Dieu, Jung poursuit ses travaux confiant en une présence archétypique ou archétypale de la divinité. Pour lui la vie est sens et non-sens à la fois ou encore elle a du sens et elle a du non-sens. Dans cette angoisse, je garde l’espoir, en fin de compte, c’est le sens qui l’emporte.

    L’examen de son œuvre, permet de souligner l’ardente volonté à comprendre le domaine de l’inconscient en suivant deux voies ; l’exploration, l’une des richesses individuelles guidant vers l’individuation, l’autre de l’inconscient collectif structuré par des archétypes.

    On peut également signaler une œuvre originale suscitant l’admiration et l’opposition ; la première permettant d’accroître le niveau de compréhension des personnes intéressées par leur fonctionnement psychique conscient et inconscient, les secondes offrent un champ d’explication passionnant.

    On peut aussi parler d’un intérêt transversal où la vie comme une énergie rassemble les forces qui concilient les contraires dans une dynamique identitaire.

    Après la guerre, Jung aimait répéter : « Je puis seulement espérer et souhaiter que personne ne devienne jungien…je ne peux pas de disciples aveugles ». Cette belle invitation, nous renvoie aux maçons qui à l’époque de la construction des cathédrales, s'appelaient les maçons opératifs. Les XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles ouvrent le chemin des cathédrales personnelles, à ce moment la maçonnerie devient un travail intériorisé, personnalisé, une spiritualisation active en Loge souvent secrète. Les outils des maçons opératifs deviennent patrimoine symbolique pour les loges spéculatives contemporaines. Ainsi les outils animent les loges de tout ordre et font partie du patrimoine universel.

    « Au matin, le soleil émerge de l’océan nocturne de l’inconscient et contemple la vaste étendue étincelante qui s’offre à lui dans un mouvement d’expansion qui s’élargit à mesure qu’il monte en firmament. Dans l’extension de son champ d’action qu’entraîne son propre lever, le soleil va découvrir sa propre signification ; il va se voir atteindre son zénith et la plus ample dissémination de ses bienfaits où il reconnaît son véritable but. Au douzième coup de minuit, le soleil va amorcer sa descente, le soleil entre alors en contraction avec lui-même, on dirait qu’il absorbe ses rayons au lieu de les émettre. Lumière et chaleur déclinent pour finir par s’éteindre. Heureusement, nous ne sommes pas des soleils levants. Mais il y a en nous quelques chose qui ressemble au soleil, et parler du matin et du printemps de la vie, de son déclin et de son automne ne relève pas d’un simple jargon sentimental ».

    J’ai dit

    M\ H\

     

    3
    DOMIDOMINO
    Lundi 6 Mai 2019 à 18:39

    @ Alexandre LEBRETON

    MERCI A VOUS SUROUT !!!

    4
    Mercredi 8 Mai 2019 à 14:13

    @DOMIDOMINO

    un petit morceau de violon blanc de la lune fendu en 2 pour vous beurk amusant la prophétie de la matrice 

    https://www.youtube.com/watch?v=-UHG98Ti6s4

    a+ 

      • DOMIDOMINO
        Dimanche 12 Mai 2019 à 00:21

        @

        Avec un peu de retard, merci pour cet extrait étrange !

        Tout semble lié : la nature, la musique, la vibration mais aussi la violence, la colère, la perte de contrôle puis la reprise du contrôle.

        Des pouvoirs psychiques qui l'éloignent de la Véritable Spiritualité qui pourtant l'entoure.......

        Un genre de Carrie de Stephen King version moderne et MK

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