Court métrage «Teenland» ; réalisé par Marie Grahtø Sørensen - Danemark, Allemagne (2014)

Sally est enfermée à Teenland, une institution semblable à une prison pour des adolescentes étant tellement perturbées émotionnellement, qu’elles ont développé des pouvoirs surnaturels. Sally est terrorisée par cette institution à laquelle elle obéit au doigt et à l’œil... jusqu’au jour où elle rencontre la sociopathe « Clochette »…

- Spoiler Alert -

La scène d’introduction nous montre Sally à moitié nue, dans un état second, lors de ce qui pourrait s’apparenter à une séance de programmation sous monitoring. Nous la voyons soumise aux injonctions d’un obscur personnage dissimulé derrière un miroir sans tain… Le ton du court-métrage est donné…

Il s’agit d’une représentation morbide et glauque du trouble dissociatif de l’identité. Plusieurs indices nous font comprendre que Sally est dissociée, fractionnée, et que la rebelle « Clochette » n’est qu’une de ses nombreuses personnalités alter. Nous voyons Sally naviguer tantôt dans son inner world, tantôt dans le monde réel. À plusieurs reprises l’alter « Clochette » apparaît puis disparaît mystérieusement, laissant Sally dans la solitude de cette prison psychiatrique. Elle soupçonne d’ailleurs que la forte personnalité « Clochette » ne soit qu’une voix dans sa tête.

Notons que les personnalités alter de Sally ont toutes des pouvoirs psychiques surnaturels, Sally elle-même a des facultés de télékinésie. L’alter « Clochette », lors d’une violente prise de parole, affirme que le système (ensemble des personnalités alter de Sally) ne relève pas de la folie mais d’une bénédiction. « Dans l’antiquité, ils nous auraient appelé des Oracles ! » crie-t-elle…

Nous retrouvons là les notions gnostiques en rapport avec le « déverrouillage spirituel » des enfants dissociés, brisés par les rituels initiatiques/traumatiques visant à les connecter à d’autres dimensions pour développer chez eux des facultés paranormales.

Ce huis-clos oppressant à l’atmosphère extrêmement coercitive, une fois associé au trouble dissociatif de l’identité, peut effectivement laisser supposer, de manière implicite, que Sally pourrait-être une victime de contrôle mental basé sur les traumatismes (MK) ; fractionnée en plusieurs personnalités, subissant des électrochocs et des drogues pour être programmée.

La scène finale nous montre l’alter monstre « Clochette » portant le numéro 999… nous apparaître à l’envers pour révéler le chiffre symbolique 666 marquant du signe de la bête cet obscur court métrage.