• Affaire orphelinat Haut de Garenne à Jersey

    source : http://www.thinesclaude.com/affaire-de-lorphelinat-de-jersey.php


    FEVRIER 2008 - LE FIGARO

    Un premier squelette d'enfant a été retrouvé sous une dalle de béton. Des centaines de victimes témoignent des violences subies entre les années 1960 et 1980.
    Samedi dernier, la police de Jersey a mis au jour les restes d'un corps d'enfant enterré sous une dalle de béton derrière l'ancien orphelinat de l'île,
    appelé Haut-de-la-Garenne. Cette découverte macabre n'est qu'un des volets d'une grande enquête menée sur l'île anglo-normande à partir de témoignages de 160 personnes qui ont déclaré avoir fait l'objet de maltraitances, de violences physiques et sexuelles entre les années 1960 et 1980, dans plusieurs établissements accueillant des enfants. Les liens entre l'orphelinat et un pédophile connu sont aussi étudiés par la police. Pour ne rien arranger, un ancien ministre de l'île accuse les autorités de Jersey d'avoir couvert depuis des années des histoires qui auraient pu mettre à mal la réputation de l'île.

    Orphelinat de Jersey

    Les enquêteurs, aidés par un chien spécialement dressé pour ce genre d'affaire, explorent deux autres caves de l'orphelinat du Haut-de-la-Garenne, murées depuis au moins vingt ans. Dans un brouillard épais et sous un très fin crachin, la grande bâtisse victorienne en pierre de taille, reconvertie en auberge de jeunesse, offre un aspect particulièrement lugubre. La présence permanente de policiers en faction ainsi que les deux grandes tentes installées le long de la bâtisse pour abriter et cacher les excavations en cours ne font rien pour atténuer l'impression de malaise.

    Le silence des autorités

    L'identité de l'enfant déterré samedi et les causes de sa mort, qui semble remonter au début des années 1980, ne sont toujours pas connues. Mais sa découverte a déjà eu des conséquences positives pour l'enquête menée, puisque son annonce a apparemment entraîné de nombreux autres témoignages de personnes victimes de violences à l'orphelinat. Apparemment, elles se sont tues pendant de longues années, de peur de ne pas être prises au sérieux ou par honte des sévices qu'elles ont endurés. D'après Lenny Harper, le chef adjoint de la police de Jersey, en charge de l'enquête, une soixantaine de personnes mentionnent l'existence d'une petite cave, où elles étaient attachées et enfermées par leurs tortionnaires, des hommes et des femmes membres du personnel de l'orphelinat. Peter Hannaford, un syndicaliste de 59 ans, a révélé que les violences «allaient du viol jusqu'à la torture. Et ça arrivait toutes les nuits, ça pouvait tomber sur n'importe qui. J'avais peur tous les soirs en me couchant».


    Orphelinat de Jersey

    Ces histoires horribles choquent les 90 000 habitants de Jersey, où la criminalité est normalement très faible. «C'est évidemment mauvais pour l'île, cette histoire, explique un chauffeur de taxi. C'est mauvais pour le tourisme, mais aussi pour la réputation de l'île pour le business, pour la finance.» Effectivement, le scandale de l'orphelinat jette une ombre sur cette image d'île paisible, rurale et accueillante véhiculée par l'office de tourisme dans l'espoir de relancer une fréquentation touristique en baisse régulière depuis trente ans.Plus grave, l'homme à l'origine de l'enquête, le sénateur Stuart Syvert, accuse les gouvernements passés et les anciens responsables de la police d'avoir tout fait pour que l'histoire du Haut-de-la-Garenne ne sorte pas au grand jour. D'après lui, c'est parce qu'il a ressorti cette affaire, après avoir reçu des témoignages, qu'il a perdu, il y a quelques mois, son poste de ministre de la Santé. Plusieurs membres du Parlement britannique, qui n'a pourtant pas de pouvoir législatif sur l'île de Jersey, autonome en tant que dépendance de la couronne britannique, ont exprimé leur soutien à Stuart Syvert, et demandé la nomination de juges et de procureurs du Royaume-Uni pour mener les actions en justice contre les 40 suspects identifiés par la police. Cette position, critiquée à Jersey, a apparemment le soutien de Jack Straw, ministre de la Justice de Gordon Brown.

    Orphelinat de Jersey

    28 FEVRIER - LA DEPECHE

    La police de Jersey tentait jeudi de déterminer si la cave murée d'un ancien orphelinat renferme d'autres restes humains, après la découverte d'un crâne d'enfant samedi, dans le cadre d'une vaste enquête sur des maltraitances et abus sexuels remontant aux années 1960.Les fouilles, menées depuis une semaine sur le site du "Haut-de-la-Garenne", avaient permis mercredi de percer une mystérieuse cave murée, remplie de pierres, d'argile et de gravats. Elle ne figurait pas sur les plans officiels de l'établissement, un ancien pensionnat transformé en foyer pour enfants en difficulté jusqu'en 1986, puis reconverti en auberge de jeunesse depuis 2004.D'anciens pensionnaires du Haut-de-la-Garenne avaient mentionné l'existence d'une cave secrète où des enfants auraient fait l'objet de maltraitances et d'abus sexuels systématiques. "Ils se souviennent d'une pièce sombre en sous-sol où ils disent avoir subi des violences physiques ou sexuelles" répétées, a expliqué le responsable de la police locale, Graham Power, cité par la presse locale. Une baignoire aurait notamment été découverte, ainsi que des menottes, informations que la police s'est refusée à confirmer officiellement.

    En pénétrant mercredi dans cette cave d'environ 4 mètres sur 4, un chien renifleur a eu une "réaction extrêmement forte", a expliqué le chef adjoint de la police, Lenny Harper, lors d'une conférence de presse. C'est ce même chien spécialisé dans la détection de traces de cadavres ou de sang, Eddie, qui avait déjà découvert le crâne d'un enfant samedi dernier, et qui avait eu le même type de réaction.Les opérations de déblayage de cette pièce se poursuivaient jeudi matin. Mais les enquêteurs s'intéressent déjà à une deuxième pièce souterraine, adjacente à la première, de taille similaire et elle aussi murée, dont l'existence a été découverte en perçant la première cave. Une troisième pièce secrète, murée, a même été évoquée par des ouvriers ayant travaillé sur le site, a révélé jeudi la police de Jersey.


    Orphelinat de Jersey

    Depuis le début de l'enquête, ouverte en novembre dernier, les enquêteurs estiment avoir déjà recensé quelque 160 victimes présumées, sur plusieurs décennies. Depuis la découverte d'un crâne d'enfant samedi, plus de 70 personnes se sont manifestées.La population locale et les élus de cette île touristique, dépendance de la Couronne britannique devenue un centre financier international en raison de son statut de "paradis fiscal", sont sous le choc des révélations qui se multiplient dans la presse britannique. Mercredi, le responsable du gouvernement de l'île, Frank Walker, a promis devant l'assemblée locale que toute la lumière serait faite. "Quiconque maltraite des enfants sur cette île ne pourra rester caché et tout sera fait pour les traduire en justice", a-t-il promis.

    "Aucun d'entre nous n'aurait imaginé qu'à Jersey des enfants pourraient être violentés et maltraités de la façon qui est évoquée et je suis persuadé de parler au nom de tous lorsque j'exprime mon sentiment de choc et d'horreur à l'idée que de telles choses se sont apparemment déroulées sur notre île", a-t-il déclaré. "Aujourd'hui, un nuage noir pèse sur Jersey", a reconnu le responsable, promettant de prouver au monde que les autorités de l'île étaient "capables de mener l'enquête à bien" et de poursuivre les responsables de ces abus présumés, au nombre d'une quarantaine selon la presse.

    Orphelinat de Jersey

    MARS 2008 : 

    L'île Anglo-Normande est prise dans la tourmente d'un soupçon sordide. Des orphelins y auraient autrefois subi des abus sexuels. Reportage.
    En ce dimanche 2 mars, le révérend Peter Williams n’a pas dit un mot sur l’«affaire». C’était une messe familiale, comme chaque premier dimanche du mois à l’église de Gouray. On y vient tous, et à la fin, les enfants se régalent de gâteaux au chocolat, pendant que les parents prennent le thé en parlant du temps qu’il fait ou de celui qu’il fera. Le pasteur s’est tu. Il ne voulait pas effrayer les petits, ni ajouter à l’exaspération des grands. Pas question, donc, d’évoquer les Hauts de la Garenne, cette demeure que la presse à sensation a baptisée l’«orphelinat des horreurs».

    En quête de vérité
    Leon Neal/AFP

    Tous les jours, sauf le dimanche, Lenny Harper, n° 2 de la police locale, vient parler à la presse. Ce policier britannique, responsable de l’enquête, assure que tout sera mis en œuvre pour aboutir à la vérité. Il a déjà obtenu le renfort d’une douzaine de spécialistes de la police scientifique, chargés de la recherche et de l’identification des os et autres traces humaines. Il a aussi eu recours à l’un des plus fameux limiers du royaume : Eddy, l’épagneul renifleur. Déjà utilisé dans la recherche de la petite Maddy, le chien a repéré à l’orphelinat le crâne d’enfant. Le policier, qui fut par le passé en poste à Belfast et à Glasgow, a fait état de pressions sur des témoins. «Celles-ci seront sévèrement punies», a-t-il prévenu. Récemment arrivé sur l’île, Harper a la réputation de ne pas céder au contexte local.

    Orphelinat de Jersey

    Pour la trouver, il suffit de s’éloigner un peu de l’église. De 300 mètres, tout au plus… A Jersey, chacun connaît cet endroit chargé d’Histoire, dont la construction date de 1867. De 1900 à 1986, ce fut le seul orphelinat de cette petite île (116 km2). Des milliers de filles et de garçons y ont séjourné. L’établissement, qui disposait d’une soixantaine de lits, a fini par fermer ses portes. En 2004, après une longue période d’oubli, il s’est offert une renaissance, comme auberge de jeunesse. Mais c’est de son passé qu’il est question aujourd’hui…Tous les jours, les paroissiens du révérend Williams supportent le récit des scènes horribles qui auraient eu lieu aux «Hauts» entre les années 1960 et 1980. Tous les jours, ils voudraient fermer les yeux, oublier ce cauchemar, ces policiers fouillant le sol à la recherche de traces des jours néfastes, ces journalistes amassés à leurs portes. Jersey, si fière de sa réputation de tranquillité et de sa pomme de terre labélisée, se débat en prime time dans une tempête imprévue.

    Toby Melville/Reuters

    Les Hauts de la Garenne à Jersey. Coups, violences, abus sexuels... Entre les années 1960 et 1980, la demeure, qui faisait alors office d'orphelinat, aurait été le théâtre de scènes horribles.Tout démarre il y a deux ans. A l’époque, la renommée de l’île tient moins à son statut politique (en partie autonome, elle dispose d’un gouvernement chargé des Affaires intérieures) qu’à sa souplesse fiscale. Ici, les banques ont pignon sur rue, mais la richesse ne s’étale pas. Les maisons sont cossues mais cachées, et les voitures forcément élégantes. La discrétion est une valeur refuge. Il y a bien eu l’effrayante histoire de la «bête de Jersey», un pédophile qui sévit dans les parages dans les années 1960. Mais il a été condamné en 1972, et s’est éteint en prison en 1994. Alors…

    «Souvent, les viols avaient lieu la nuit, quand il faisait noir»
    Alors arrive le printemps 2006. Sans que l’on sache encore pourquoi, la police locale reçoit une série d’appels. Plusieurs correspondants se plaignent des
    sévices qu’ils auraient subis autrefois à l’orphelinat. Coups, violences, abus sexuels… Ces récits sont jugés suffisamment concordants pour que les enquêteurs se mobilisent. A la fin de 2007, leurs investigations connaissent même une accélération. En novembre, la police est saisie officiellement. Elle met en service un numéro d’appel anonyme. De nouvelles victimes –au total 160– se manifestent : d’anciens pensionnaires, installés en Angleterre, mais aussi en Allemagne, en Thaïlande ou en Australie. Le 30 janvier, un homme est interpellé. Gordon Wateridge, 76 ans, un ex-surveillant des Hauts, est mis en examen pour des abus sexuels commis entre 1969 et 1979 sur des adolescentes de l’orphelinat. L’émotion monte encore d’un cran le 23 février, quand un crâne d’enfant
    est découvert dans un endroit non mentionné sur les plans du bâtiment.

    Orphelinat de Jersey

    Depuis, pas un jour sans révélation: une cave secrète, puis deux, puis trois, puis quatre… Et ces témoins, prêts à se souvenir, à visage découvert. Des «victimes» disposées à parler, parfois avec des mots saisissants, comme Peter Hannaford. Sur l’île, cet homme de 59 ans fait presque figure de notable. Responsable d’un syndicat de transport, il a vécu les douze premières années de sa vie dans cette bâtisse qu’il voudrait voir «rasée de fond en comble». «Des hommes et des femmes nous violaient, raconte-t-il. Cela arrivait à tous, tous les soirs. J’avais peur d’aller au lit.» Le temps a passé, et il dit avoir oublié l’identité de ses tortionnaires: «C’est comme si mon cerveau les avait chassés de ma mémoire. Mais, souvent, les viols avaient lieu la nuit, quand nous étions couchés et qu’il faisait noir.» A l’inverse, un autre «ancien», Duncan Crocker, 61 ans, nie les mauvais traitements.

    Qui croire ? Les médias affluent. Jersey est en ébullition, elle craint pour sa réputation. Le principal responsable politique, le sénateur Frank Walker, est critiqué : on lui reproche d’être plus préoccupé par l’image de ce paradis fiscal situé à 22 kilomètres des côtes françaises que par le sort des «victimes». Un ancien ministre de la Santé de l’île, limogé, accuse les autorités locales d’avoir négligé cet établissement placé sous leur responsabilité. Mars est là et le soleil attire les premiers touristes, mais l’atmosphère continue de se refroidir. Jersey se ferme, les témoins repoussent la presse, le journal local ne reçoit plus ses confrères britanniques ou étrangers, de peur d’envenimer la situation.Pourtant, comme le rappelle Lenny Harper, responsable de l’enquête, rien n’est encore prouvé. Le crâne retrouvé est en cours d’identification. Le recours au carbone 14 pour établir une datation obligera à patienter trois semaines environ. Seule certitude: les autres ossements, découverts dans l’une des caves, appartiennent en fait à des squelettes… d’animaux. Bref, il faut encore fouiller (la maison, le passé), vérifier les témoignages, et tout cela prend du temps. Même la liste des orphelins est difficile à établir. Les fuites évoquant une quarantaine de suspects (outre Gordon Wateridge) n’ont pas été confirmées à ce jour.

    Orphelinat de Jersey

    Jersey retient donc son souffle. Dans son église, Peter Williams s’efforce d’inspirer la sérénité à ses ouailles. «Il y a une réelle douleur, dit le pasteur. Et puis, on ne sait pas si c’est une affaire de sévérité extrême ou de violences sexuelles. Il y a une énorme différence entre les deux. Vous savez, je ne suis là que depuis quatorze mois et j’apprécie les gens d’ici. Ils sont accueillants. La population est passée de 60 000 à 90 000 habitants en vingt ans. Des Portugais, des Polonais sont arrivés. Et tous se sentent violentés par des gens comme vous, les journalistes.» Mais tout redeviendra-t-il un jour comme avant? Le serviteur de Dieu n’en est lui-même pas certain.

    28 FEVRIER - 7 SUR 7

    La police de Jersey a découvert jeudi plusieurs objets "importants" dans une cave murée d'un ancien orphelinat de l'île, au coeur d'une vaste enquête sur des maltraitances répétées depuis les années 1950, et craignait d'y retrouver de nouveaux restes humains."Nous avons fait des découvertes d'une certaine importance qui tendent à corroborer certaines des allégations portant sur des infractions commises dans cette cave", a expliqué le chef-adjoint de la police, Lenny Harper. M. Harper n'a toutefois pas mentionné d'éventuelles traces d'ossements humains, quelques jours après la découverte d'un crâne d'enfant samedi au Haut-de-la-Garenne.

    Pièce murée

    Il s'est gardé de divulguer la nature des objets retrouvés dans cette cave, alors que la presse évoquait la présence d'une baignoire en béton --ce que M.
    Harper a démenti-- et d'une paire de menottes qui auraient pu servir à des sévices contre les enfants. Les fouilles, menées depuis une semaine, avaient permis mercredi de découvrir cette mystérieuse cave murée, remplie de pierres, d'argile et de gravats.Elle ne figurait pas sur les plans officiels de l'établissement, un ancien pensionnat transformé en foyer pour enfants en difficulté jusqu'en 1986, puis reconverti en auberge de jeunesse depuis 2004. Cette imposante bâtisse en pierre sombre, entourée d'une pelouse soignée et cernée de champs de patates, est située en haut d'une falaise qui surplombe le petit village de Gorey, dont le château est une des attractions touristiques de l'île.

    Orphelinat de Jersey

    Chien renifleur

    D'anciens pensionnaires du Haut-de-la-Garenne avaient mentionné l'existence d'une cave secrète où des enfants auraient fait l'objet de maltraitances et
    d'abus sexuels systématiques. En pénétrant mercredi dans cette cave d'environ 4 mètres sur 4, un chien renifleur a eu une "réaction extrêmement forte", selon la police. C'est ce même chien spécialisé dans la détection de traces de cadavres ou de sang, Eddie, qui avait déjà découvert le crâne d'un enfant samedi dernier, et qui avait eu le même type de réaction.Les opérations de déblayage de cette pièce se sont poursuivies jeudi et pourraient prendre encore quelque temps. "C'est un processus lent, méthodique et très difficile et ça va prendre un certain temps", a déclaré le porte-parole. Les enquêteurs s'intéressent par ailleurs à une deuxième pièce souterraine, adjacente à la première, de taille similaire et elle aussi murée, dont l'existence a été découverte en perçant la première cave.

    160 victimes

    Une troisième pièce secrète, murée, a même été évoquée par des témoins, a confirmé M. Harper. Elle fera l'objet de fouilles ultérieures. Depuis le début de
    l'enquête, ouverte en novembre dernier, les enquêteurs estiment avoir déjà recensé quelque 160 victimes présumées, sur plusieurs décennies. Depuis la découverte d'un crâne d'enfant samedi, plus de 70 personnes se sont manifestées.La population locale et les élus de cette île touristique, dépendance de la Couronne britannique devenue un centre financier international en raison de son statut de "paradis fiscal", sont sous le choc des révélations qui se multiplient dans la presse britannique.

    Orphelinat de Jersey

    3 MARS - LE POST

    160 anciens pensionnaires ont affirmé à la police avoir été victimes de graves violences sexuelles et physiques.Peter Hannaford, aujourd'hui âgé de 59 ans, est l'un d'eux. Il a vécu 12 ans au pensionnat. Dans un entretien au Parisien, il a déclaré que les garçons et les filles étaient régulièrement abusés par des membres du personnel et parfois par d'autres personnes. "Cela allait du viol aux attouchements sexuels, en passant par la torture et les coups." "Nous avions tous peur d'aller au lit parce que nous savions ce qui allait se passer" a-t-il ajouté. Marqué à vie par cette période de son enfance, il a également déclaré que tous les enfants étaient terrorisés : "Si nous avions parlé de cela à quelqu'un, cela aurait été terrible pour nous. Je ne pourrais jamais oublier cette période noire."

    Orphelinat de Jersey - Karen

    Une pensionnaire, Karen (photo), y a vécu pendant six ans. « Une nuit, dit-elle, j'étais dans ma cellule et j'entendais des cris, des cris et des cris. Vous pouviez
    entendre des enfants qui étaient abusés. Je ne pouvais rien faire. »

    22 AVRIL - 7 SUR 7

    Deux dents de lait ont été retrouvées lors de fouilles dans une cave secrète d'un ancien orphelinat de l'île anglo-normande de Jersey, au centre d'une vaste enquête sur de présumés sévices sur des enfants, a annoncé mardi la police locale. De nouveaux ossements d'origine indéterminée ont également été retrouvés par les enquêteurs dans l'une des quatre caves murées mises au jour sous l'ancien pensionnat du Haut de la Garenne. Des fouilles intensives y sont menées depuis la découverte fin février de fragments d'un crâne d'enfant au pied d'un escalier. "Sur les indications des chiens qui travaillent avec les enquêteurs, les experts (...) ont découvert de nouveaux fragments d'os et deux dents de lait provenant d'un ou plusieurs enfants", a indiqué une porte-parole de la police. Des tests approfondis vont être menés pour déterminer si ces dents proviennent de l'enfant dont le crâne a été retrouvé en février. Quant aux ossements, "nous ne savons pas avec certitude à ce stade s'ils sont d'origine humaine ou animale et ils vont être envoyés au Royaume-Uni pour être analysés", a ajouté la porte-parole.

    Orphelinat de Jersey

    En fin de semaine dernière, des objets tâchés de sang avaient été découverts dans une des pièces souterraines au centre des fouilles.
    Une centaine de victimes présumées ont affirmé avoir subi des sévices entre les années 1950 et la fin des années 1980. Les anciens pensionnaires ont évoqué
    l'existence de caves secrètes transformées en "chambres de punition". Les enquêteurs ont déjà découvert, dans une des caves inspectées précédemment, une grande baignoire en béton marquée par deux tâches de sang. Des chaînes auraient également été découvertes, selon des fuites de presse non confirmées officiellement. Le Haut de la Garenne, un ancien pensionnat transformé en foyer pour enfants en difficulté jusqu'en 1986, a été reconverti en auberge de jeunesse en 2004.

    Des dizaines de personnes sont soupçonnées d'avoir commis des abus sexuels et des violences dans ces lieux. Un seul membre de l'ancien personnel, un surveillant à la retraite âgé de 76 ans, est actuellement poursuivi notamment pour attentat à la pudeur. Il a été relâché sous caution dans l'attente de sa comparution le 12 mai. (belga/7sur7)

    Orphelinat de Jersey

    7 SUR 7

    Deux autres caves ont été découvertes dans un ancien orphelinat de l'île anglo-normande de Jersey, au centre d'une vaste enquête sur de présumés sévices sur des enfants, a-t-on appris mardi de source policière. 
    Deux caves secrètes, murées, avaient déjà été mises au jour sous le Haut de la Garenne, où se poursuivent les fouilles après la découverte fin février d'un crâne d'enfant au pied d'un escalier. Une centaine de victimes présumées ont affirmé avoir subi des sévices pendant une période d'une quarantaine d'années entre les années 1950 et la fin des années 1980. Les anciens pensionnaires ont évoqué l'existence de caves secrètes transformées en chambres de torture. "Nous avons dorénavant établi qu'il y avait deux autres pièces et nous avons reçu le témoignage d'une autre victime ces derniers jours, qui évoque des sévices dans une de ces deux pièces", a déclaré le responsable adjoint de la police locale, Lenny Harper.
    Il a confirmé qu'un "certain nombre d'objets" avaient été trouvés dans les deux caves découvertes précédemment, sans vouloir préciser de quels objets il
    s'agissait.

    Orphelinat de Jersey

    Les enquêteurs avaient déjà annoncé la découverte dans une des caves d'une grande baignoire en béton marquée par deux tâches de sang. Des chaînes auraient également été découvertes, selon des fuites de presse non confirmées officiellement. M. Harper a annoncé que les fouilles ne commenceront dans les nouvelles caves découvertes qu'après l'achèvement des travaux d'excavation dans les deux premières. Le Haut de la Garenne, un ancien pensionnat transformé en foyer pour enfants en difficulté jusqu'en 1986, a été reconverti en auberge de jeunesse en 2004. Vingt-cinq personnes sont soupçonnées d'avoir commis des abus sexuels et des violences dans ces lieux. Un seul membre de l'ancien personnel, un surveillant à la retraite âgé de 76 ans, est actuellement poursuivi notamment pour attentat à la pudeur. Il doit comparaître le 14 avril devant le tribunal de Saint-Hélier, centre administratif et politique de l'île. (belga/7sur7)

    Orphelinat de Jersey

    Rien ne relie pour l'instant son cas à l'affaire de la "maison des horreurs", cet orphelinat dont certains pensionnaires auraient été sexuellement abusés dans les années 60 et 70, mais les policiers n'excluent aucune hypothèse: Claude James Donnelly est notamment accusé d'un viol commis à la même époque.L'homme arrêté, mardi 29 avril, à Jersey, a été mis en examen dans trois affaires d'abus sexuels, dont un viol commis sur l'île anglo-normande. Agé de 68 ans, Claude James Donnelly est un habitant de St Brelade, une localité de l'île.

    Il est suspecté du viol d'une jeune fille de 12 ans à St-Hélier, la capitale de Jersey. Le crime aurait eu lieu entre mars 1971 et mars 1972. Deux autres  agressions et exhibitions lui sont reprochées, entre 1971 et 1974, dans d'autres endroits de l'île, sur des victimes alors âgées de 12 à 15 ans. Selon les enquêteurs, Donnelly n'a pour l'instant pas reconnu les faits. Il doit être présenté aujourd'hui à un magistrat, auquel il devra dire s'il plaide coupable ou non.Cette nouvelle affaire de mœurs ne semble pas pas directement liée à l'enquête sur l'orphelinat du Haut de la Garenne. Les policiers réservent toutefois leur appréciation. Ils n'excluent pas que de nouvelles charges puissent peser sur Donnelly dans un futur proche.

    Au Haut de la Garenne, fouilles et recherches se poursuivent. Les enquêteurs sont sur la trace d'éléments matériels qui permettraient de confirmer les accusations de viols en série contre d'anciens membres du personnel, formulées par de nombreux anciens pensionnaires de l'orphelinat. Les faits remonteraient aux années 1960 et 1970.

    Orphelinat de Jersey

    NOVEMBRE 2008

    Les analyses scientifiques n'ont pas fait avancer l'enquête sur un vaste scandale de sévices sexuelles dans l'orphelinat le Haut de la Garenne à Jersey.Les résultats des analyses du crâne découvert le 23 février dans l’orphelinat le Haut de la Garenne de Jersey ne permettent pas de dater précisément "l’âge" de ce morceau de squelette. La lumière sur le scandale qui éclabousse l’île anglo-normande ne viendra donc pas de la science. C’est à partir de nombreux témoignages de victimes que la police locale poursuit son enquête sur des soupçons d’abus sexuels. Commis du début des années 1960 jusqu’en 1986, date de la fermeture de l’établissement par des membres du personnel, ils ont également visé garçons et filles, pensionnaires de l’établissement.

    Selon le communiqué de la police de Jersey, l’os du crâne examiné en laboratoire était dans un état trop dégradé pour obtenir un résultat probant. Les traces de protéine qui permettent d’identifier le patrimoine génétique de l’individu mort, étaient totalement absentes sur le fragment retrouvé. Toutefois, les scientifiques britanniques estiment qu’il ne peut pas remonter à une date antérieure à 1920. D’autres fragments d’os sont encore à l’analyse dans des laboratoires britanniques. Sur place, des équipes de techniciens continuent les fouilles des chambres secrètes repérées dans les sous-sols de l’orphelinat. A ce jour, une seule personne a été arrêtée et mise en cause par la justice dans l’enquête. Il s’agit d’un ancien surveillant du Haut de la Garenne qui est suspecté du viol de jeunes filles pensionnaires.

    Orphelinat de Jersey

    12 novembre 2008 - LE FIGARO

    Le nouveau chef de l'enquête affirme qu'aucune preuve ne permet d'affirmer que des meurtres ont été perpétrés dans l'ancien orphelinat de Jersey, où des restes humains avaient été découverts en février dernier.
     Et si tout l'emballement médiatique autour de «l'orphelinat de l'horreur» en février dernier était finalement dû à l'incompétence d'un seul homme ? C'est en
    tout cas ce que suggère mercredi David Warcup, le nouveau policier en charge de l'enquête sur les sévices présumés infligés à des enfants d'un ancien pensionnat de Haut-de-la-Garenne, sur l'île anglo-normande de Jersey.Selon lui, son prédécesseur Lenny Harper, qui a pris sa retraite en août, s'est fourvoyé en déclarant il y a huit mois que des restes d'enfants de quatre à onze ans, parfois calcinés, avaient été retrouvés dans ce bâtiment victorien.

    Le chef de la police de l'île et ancien supérieur hiérarchique de Lenny Harper, Graham Power, a été le premier à faire les frais de ce retournement de situation : le ministre de l'Intérieur de Jersey a annoncé sa suspension estimant que «certains aspects de l'enquête n'avaient pas été menés de manière appropriée». D'après David Warcup, aucune preuve, ni expertise médico-légale ne permet en effet d'étayer les hypothèses du duo Harper/Power. Il n'y a «rien de suspect» au sujet des 65 dents de lait découvertes dans les caves de cet établissement qui a été tour à tour orphelinat et foyer pour enfants en difficulté jusqu'en 1986, avant d'être transformé en auberge de jeunesse en 2004.

    Orphelinat de Jersey

    Un éclat de noix de coco

    De même, sur les 170 fragments d'os trouvés sur place, seulement trois sont «probablement humains». Mais ils ne dateraient pas du tout de ce siècle : les experts estiment qu'ils remontent à une période allant de 1470 et 1670. Pis, l'un de ces fragments qu'on pensait être d'origine humaine serait en fait un éclat de noix de coco, datant de l'époque victorienne. Quant aux soi-disant chaînes découvertes dans les sous-sols du bâtiment, ce serait de simples morceaux de fer. Rien n'indique qu'ils aient servi pour quoique ce soit de répréhensible.«J'aimerais répéter qu'il n'y a aucune personne portée disparue et aucune accusation de meurtre. Il n'y a ni suspect, ni période identifiée pour un meurtre», a déclaré David Warcup, qui a par ailleurs regretté que «des informations qui n'étaient pas strictement exactes aient été divulguées par la police», en février dernier.

    Pour autant, David Warcup n'a pas remis en cause l'autre versant de l'enquête, ouverte en 2006 et estimée à 4 millions de livres. Plus d'une centaine de personnes disent en effet avoir été victimes de sévices dans les années 60 et 70 dans ce pensionnat fermé en 1986. Trois hommes ont jusqu'à présent été mis en examen pour abus sexuels dans le cadre de l'enquête. «L'objet de l'enquête aujourd'hui est de dire s'il y a eu des sévices sur des enfants, mais il n'y a pas eu de meurtres à Haut-de-la-Garenne», a conclu l'inspecteur en chef.

    Orphelinat de Jersey